Solo Nour Attou
La mémoire est une représentation du passé. Enfermées dans celui-ci sont les âmes blessées. Beaucoup entament un processus de résilience, travail de plusieurs années, et parfois leur peine n’apparaît plus qu’en réminiscence. Les autres deviennent des âmes errantes. Ce sont les gens de la pluie.
Ils vont et viennent, errent vainement, une immensité s’offre à eux, elle ne leur présente aucune perspective, les ramène perpétuellement à l’endroit de leur passé où leur existence leur à été ôtée, à la sourde pesanteur de leurs tourments, jamais vraiment résolus.
Ils se remplissent peu à peu d’eau, il arrive quelquefois que des quidams passent et les emportent dans leurs course, dans ce souffle comme pris dans une nuée d’oiseaux, certains regagnent la surface, d’autres trop pleins et pressés par l’élan, laissent leur pluie s’écouler ruisselant un chagrin longtemps retenu. Ils disparaissent dans une larme.
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